Walther Grandjean, dit BODJOL (1919-20069
BODJOL (1919-2006)
Peintre, verrier, décorateur de théâtre
(1919-2006)
Walther Grandjean, prénommé Bodjol, a réalisé des peintures, illustrations, reliefs, vitraux, céramiques, timbres-poste, scénographies, gravures, tapisseries, peintures murales, dessins, décors de théâtre, aquarelles, peintures à l'huile.
Cadet d’une famille de trois enfants, Walther Grandjean, appelé très tôt Bodjol par ses camarades du Collège de Nyon et, plus tard, par ceux de l’Ecole des beaux-arts de Lausanne, doit sans doute à ses parents Walther, ouvrier métallurgiste, et Louisa, couturière, un respect du travail bien fait et une intelligence des matériaux qui compteront beaucoup dans sa carrière d’artiste. Obéissant à une vocation très tôt manifestée, et encouragée par ses parents, il fréquente l’Ecole des beaux-arts de Lausanne de 1937 à 1940. Casimir Reymond, sous l’influence duquel il affirmera son goût pour les statures monumentales et les compositions rigoureuses, et Henry Bischoff, à qui il doit une part de la fantaisie, de la grâce et de l’humour dont il saura tempérer l’austérité de ses œuvres, sont ses maîtres les plus marquants.
L’élève manifeste de tels dons que les deux professeurs le recommandent dès la fin de ses études à Marcel Poncet, qui lui apprendra l’art et le métier du vitrail, et Alexandre Cingria, dont il sera le dernier collaborateur pour l’exécution de décors de théâtre. Il obtient une première commande monumentale en 1944 pour le temple de Montherod, dont il recouvre tous les murs de scènes bibliques avec de nombreux personnages.
Il est absorbé tant par les décors de théâtre (Genève, Lausanne, Paris), que par la création quasi annuelle d’ensembles de vitraux (Saint-Gervais à Genève, 1952; Tramelan et Delémont, 1958; Le Pont, 1960; Saint-Germain à Genève, 1968; Vandœuvres, 1970) et par son enseignement à l’Ecole des beaux-arts de Genève.
L’œuvre de Bodjol est protéiforme; l’artiste a constamment cherché à diversifier ses formes d’expression, curieux de techniques nouvelles et expérimentant les matières, la matière picturale en particulier qui, dans sa richesse, pourrait bien être le dénominateur commun de son travail, depuis les figurations postcubistes des années 1940 jusqu’aux savants et mystérieux agencements de plages colorées qui caractérisent sa production actuelle, en passant par les rudes paysages sardes ou bretons réalisés au couteau à la fin des années 1950.
Richesse de matière, puissance sont les mots qui viennent également à l’esprit pour caractériser l’œuvre du verrier; virtuosité graphique aussi, dans l’emploi de la patine, sur les visages en particulier, du moins dans la première période, et dans l’organisation des plombs qui sertissent des verres de plus en plus transparents, de plus en plus clairs, de façon à inclure autant que possible dans le jeu de la lumière colorée le frémissement des frondaisons et la course des nuages.
Deux rétrospectives de l’œuvre du verrier ont été présentées au public, l’une à la Ferme de la Chapelle à Lancy (1986) et l’autre à la Chapelle des Acacias à Genève (1995).
Œuvres: Bôle, Temple; Delémont, Eglise réformée; Genève, Temple de Saint-Gervais; Romont, Vitromusée.
* Source: https://www.sikart.ch/KuenstlerInnen.aspx?id=4002093